Menu Home

Newsartikel

L'Alliance des Partis de jeunes pour le climat exige une amélioration immédiate des conditions cadres pour des investissements respectueux du climat, ainsi qu’une loi sur le CO2 ambitieuse

​​​​​​​La crise du coro­na­vi­rus a dure­ment frappé la société et l'économie suisse. Le centre de recherches conjonc­tu­relles (KOF) de l'ETH Zurich pré­voit une baisse du pro­duit inté­rieur brut (PIB) de 5,5 % en 2020 et une hausse du chô­mage, qui pour­rait atteindre 4,7 % d'ici la fin de l'année. Il est donc d'autant plus cru­cial que la poli­tique éta­blisse main­te­nant les condi­tions cadres adéquates pour l'avenir.

"Mal­gré les énormes conséquences néga­tives, chaque crise offre toujours de nou­velles oppor­tu­ni­tés", déclare Remo Zuberbüh­ler des JPBD. "Cela nous montre qu'il est pos­sible de repen­ser les choses : l'acceptation désor­mais plus large des vidéo­con­fé­rences, par exemple, a mon­tré que la pré­sence phy­sique n'est pas néces­saire pour chaque réunion". 

 

"Il est main­te­nant impor­tant que nous pre­nions des mesures ciblées pour rendre notre éco­no­mie à la fois plus résis­tante aux crises et plus durable", déclare Valé­rie Oppli­ger, des Jeune PEV. Cepen­dant, les injec­tions de liqui­di­tés à court terme du gou­ver­ne­ment pour sur­mon­ter la crise sont expo­sées au risque de cimen­ter les struc­tures exis­tantes. Il est donc cru­cial que les conditions-cadres à moyen et long terme soient main­te­nant fixées de manière à ce que les objec­tifs pri­mor­diaux tels que la pro­tec­tion du cli­mat soient atteints. 

 

Nous sommes favo­rables au ren­for­ce­ment des mesures qui favo­risent déjà aujourd'hui une éco­no­mie éco­lo­gique en Suisse. "La Suisse a besoin d’une offen­sive pour l'expansion des éner­gies renou­ve­lables, la réno­va­tion éner­gé­tique des vieux bâti­ments et l'expansion des trans­ports publics dans les zones rurales", déclare Ronja Jan­sen de la JS.

 

"Ce qu'il faut main­te­nant, c'est une poli­tique d'incitation intel­li­gente pour pro­mou­voir les tech­no­lo­gies inno­vantes telles que les car­bu­rants syn­thé­tiques pour le trans­port aérien ou le sto­ckage sai­son­nier de l'électricité pour une éco­no­mie neutre sur le plan cli­ma­tique", déclare Ana Fontes Mar­tins des JVL

 

"Tou­te­fois, pour que ces inves­tis­se­ments soient réa­li­sés de la manière la plus ren­table pos­sible, le prin­cipe du pol­lueur payeur est cru­cial. C'est là que la loi sur le CO2 joue un rôle déci­sif", déclare Sarah Bün­ter des JDC. Alors qu'une taxe sur le CO2 de 96 CHF par tonne est déjà payée pour le mazout de chauf­fage et le gaz natu­rel, le kéro­sène, l'essence et le die­sel conti­nuent d'être exo­né­rés de cette taxe.

 

“En plus du prin­cipe du pol­lueur payeur, nous avons besoin de direc­tives contrai­gnantes sur le CO2 pour les nou­velles voi­tures et le rem­pla­ce­ment des sys­tèmes de chauf­fage afin que les inves­tis­se­ments réa­li­sés aujourd'hui ne conduisent pas à de nou­velles émis­sions pen­dant plu­sieurs décen­nies", rap­pelle Oleg Gaf­ner des Jeunes Verts. 

 

Nous recom­man­dons au Conseil natio­nal et au Conseil des Etats de sou­te­nir les motions mino­ri­taires sui­vantes dans le cadre de la révi­sion totale de la loi sur le CO2 :

 

Réduc­tion contrai­gnante des émis­sions de CO2 en Suisse

Nous vou­lons mon­trer l'exemple et assu­mer notre res­pon­sa­bi­lité en tant qu'économie hau­te­ment déve­lop­pée pour un monde plus durable. La réduc­tion de nos émis­sions de CO2 sera donc prin­ci­pa­le­ment obte­nue par des mesures mises en œuvre en Suisse. Nous sou­te­nons donc l'article 3, ali­néa 2, mino­rité Girod et l’article 3, ali­néa 2, mino­rité Vogler qui exigent des objec­tifs natio­naux res­pec­tifs de -39,6% et -37,5% d'ici 2030. En com­pa­rai­son : la Suède, en tant que pays éco­no­mique­ment com­pa­rable à la Suisse, s'est fixé un objec­tif natio­nal beau­coup plus ambi­tieux : -63% d'ici 2030. 

 

Grâce à notre recherche de pointe, nous dis­po­sons des pos­si­bi­li­tés tech­niques pour réduire nos émis­sions de CO2 rapi­de­ment et à moindre coût. Un objec­tif natio­nal ambi­tieux sou­tient éga­le­ment notre place éco­no­mique inno­vante dans l'exportation de tech­no­lo­gies propres à l'étranger. L'objectif natio­nal doit être atteint exclu­si­ve­ment par des mesures prises en Suisse, et non par un trans­fert de tech­no­lo­gie à l'étranger (art. 3, al. 5, mino­rité Bäumle). 

 

Fixer des limites de CO2 contrai­gnantes pour le rem­pla­ce­ment des chauf­fages

Nous sou­te­nons la pro­po­si­tion du Conseil des Etats selon laquelle les vieux bâti­ments dont le sys­tème de pro­duc­tion de cha­leur pour le chauf­fage et l'eau chaude est rem­placé ne devraient pas pro­duire plus de vingt kilos de CO2 pro­ve­nant de com­bus­tibles fos­siles par m2 de sur­face de réfé­rence éner­gé­tique et par  année (art. 9a).

 

Les can­tons devraient se fixer des objec­tifs aussi ambi­tieux que pos­sible afin qu'aucun nou­veau sys­tème de chauf­fage à com­bus­tibles fos­siles ne soit ins­tallé. Zurich et Bâle donnent le bon exemple.

 

Étendre les études d’impact sur l’environement pour y inclure l'aspect cli­ma­tique

 

Il est essen­tiel que la pro­tec­tion du cli­mat soit inté­grée dans la pla­ni­fi­ca­tion des grands projets d'infrastructure qui ont une durée de vie de plu­sieurs décen­nies. 

Nous sou­te­nons donc la pro­po­si­tion du Conseil des Etats selon laquelle les ins­tal­la­tions d'infrastructure qui sont sou­mises à une étude d’impact sur l'environnement en vertu de l'article 10a de la loi sur la pro­tec­tion de l'environnement (ins­tal­la­tions sou­mises à une EIE) devraient limi­ter les émis­sions de gaz à effet de serre pro­ve­nant des tra­vaux pré­li­mi­naires et de la construc­tion dans la mesure où cela est tech­nique­ment et opé­ra­tion­nel­le­ment pos­sible.

 

Empê­cher les magouilles des impor­ta­teurs de voi­tures

Depuis 2015, les impor­ta­teurs de voi­tures ont clai­re­ment manqué les objec­tifs cli­ma­tiques pour les nou­velles voi­tures, et au cours des deux der­nières années, les émis­sions de CO2 de ces der­nières ont même aug­menté. Un autre échec rela­tif à des objec­tifs cli­ma­tiques mine­rait la cré­di­bi­lité de notre poli­tique cli­ma­tique. Il convient donc d'empêcher les magouilles telles que l'octroi de cré­dits mul­tiples aux voi­tures élec­triques (super-crédits) ou la sus­pen­sion tem­po­raire des valeurs limites (phasing-in) (art. 16a al. 1, 2, selon le Conseil des Etats). Nous sou­te­nons éga­le­ment l'introduction d'objectifs inter­mé­diaires annuels (art. 11, al. 1, mino­rité Girod). Ceux-ci devraient nous aider à contrô­ler la réus­site des mesures prises et, si néces­saire, à les adap­ter rapi­de­ment.

 

Taxe sur les billets d'avion oui, mais de manière juste !

Il est réjouis­sant de consta­ter que la taxe sur les billets d'avion que nous avions reven­diquée dès décembre 2018 réunit désor­mais une majo­rité. Il est d'autant plus impor­tant que cette taxe soit pro­por­tion­nel­le­ment adap­tée aux classes de trans­port émet­tant le plus de CO2, comme la classe affaires et la pre­mière classe (art. 38c al. 1, 1bis, mino­rité Egger Kurt). Il n'est pas accep­table que les passagères*ers de la classe affaires paient pro­por­tion­nel­le­ment une taxe sur leur billet infé­rieur à celle des passagères*ers voya­geant en classe éco­no­mique. Une taxe sur les billets d'avion conduit, grâce à sa redis­tri­bu­tion, à des avan­tages finan­ciers pour les faibles reve­nus et contri­bue ainsi à une poli­tique cli­ma­tique socia­le­ment accep­table. 

 

Exi­ger la divul­ga­tion des risques cli­ma­tiques des flux finan­ciers

Les entre­prises et les ins­ti­tu­tions finan­cières domi­ci­liées en Suisse devraient éga­le­ment assu­mer leur res­pon­sa­bi­lité pour un monde durable. Il est impor­tant pour nous que cela se fasse de manière trans­pa­rente, en par­ti­cu­lier pour les entre­prises et les ins­ti­tu­tions finan­cières qui réa­lisent un chiffre d'affaires d'au moins 500 mil­lions de francs suisses et qui emploient au moins 500 per­sonnes (art. 43c : obli­ga­tion de divul­guer les risques cli­ma­tiques des flux finan­ciers). Nous fai­sons confiance à ces grandes entre­prises pour qu'elles assument elles-mêmes leur res­pon­sa­bi­lité mon­diale en divul­guant leurs risques cli­ma­tiques et espé­rons qu'elles coopé­re­ront à la mise en œuvre de nos objec­tifs cli­ma­tiques.

 

Empê­cher le PLR et l'UDC de jouer avec le feu sur la loi sur le CO2

Plu­sieurs pro­po­si­tions de mino­rité du PLR et de l'UDC (Was­ser­fal­len, Jaus­lin, Wob­mann, Bour­geois, etc.) veulent par des manoeuvres sur les valeurs limites et les niveaux de taxe saper toute pro­tec­tion cli­ma­tique effi­cace et affai­blir la loi sur le CO2. L’alliance des jeunes pour le cli­mat recom­mande au Conseil natio­nal d'empêcher une nou­velle attaque, comme en décembre 2018, contre la pro­tec­tion cli­ma­tique et de s’engager pour une loi sur le CO2 effi­cace.

 

Alliance des jeunes pour le cli­mat

JPBD, JDC, JPEV, Jeunes Verts’libéraux, Jeunes Vert·e·s, JS